Après deux mois et demi, le Parquet européen a décidé de se saisir de la plainte pénale déposée à Liège contre la présidente de la Commission européenne. Le juge d’instruction belge reste actuellement en charge du dossier. Quant au plaignant, il vient de se voir retirer son accréditation de lobbyiste et n’a plus d’accès direct au Parlement européen.
Mieux vaut tard que jamais. Après deux mois et demi de réflexion, le Parquet européen (EPPO) basé à Luxembourg s’est enfin décidé. Fin juin, il s’est emparé de la plainte pénale déposée par un citoyen belge, à Liège, contre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Tant le parquet de Liège que son homologue européen ont confirmé au Vif ce transfert de juridiction. Pour rappel, il s’agit d’une plainte pour «usurpation de fonctions et de titre», «destruction de documents publics» et «prise illégale d’intérêts et corruption». Elle avait été déposée le 5 avril dernier entre les mains du juge d’instruction Frédéric Frenay par Frédéric Baldan, un lobbyiste professionnel de 35 ans originaire de Huy, actif dans les relations commerciales entre l’UE et la Chine.
Silence radio
L’objectif de Frédéric Baldan ? Obtenir, par voie judiciaire, les fameux SMS échangés en 2021 entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, le big boss de Pfizer. Selon le New York Times, von der Leyen et Bourla ont négocié entre eux – alors que la première ne disposait d’aucun mandat pour ce faire – le plus gros contrat jamais signé par la Commission européenne : 35 milliards d’euros pour 1,8 milliard de doses de vaccins anti-Covid-19. Un contrat signé en mai 2021 entre la Commission et le laboratoire pharmaceutique. Selon les informations qui ont filtré, les vaccins coûtaient 15,50 euros la dose au départ, avant d’être portés à 19,50 euros, selon le Financial Times. Non mandatée, la présidente de la Commission aurait-elle de surcroît mal négocié avec Pfizer au détriment des Etats membres de l’UE, et donc des contribuables européens dont Frédéric Baldan s’érige, d’une certaine manière, en représentant ?Le VIF.
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BELGIQUE
Union européenne
Le Parquet européen s’empare (enfin) de la plainte belge contre von der Leyen
David Leloup
David Leloup
Journaliste
14-07-2023, 14:09
Mise à jour le: 14-07-2023, 14:09
Après deux mois et demi, le Parquet européen a décidé de se saisir de la plainte pénale déposée à Liège contre la présidente de la Commission européenne. Le juge d’instruction belge reste actuellement en charge du dossier. Quant au plaignant, il vient de se voir retirer son accréditation de lobbyiste et n’a plus d’accès direct au Parlement européen.
Mieux vaut tard que jamais. Après deux mois et demi de réflexion, le Parquet européen (EPPO) basé à Luxembourg s’est enfin décidé. Fin juin, il s’est emparé de la plainte pénale déposée par un citoyen belge, à Liège, contre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Tant le parquet de Liège que son homologue européen ont confirmé au Vif ce transfert de juridiction. Pour rappel, il s’agit d’une plainte pour «usurpation de fonctions et de titre», «destruction de documents publics» et «prise illégale d’intérêts et corruption». Elle avait été déposée le 5 avril dernier entre les mains du juge d’instruction Frédéric Frenay par Frédéric Baldan, un lobbyiste professionnel de 35 ans originaire de Huy, actif dans les relations commerciales entre l’UE et la Chine.
Lire aussi | Plainte pénale contre Ursula von der Leyen : peu pressé, le Parquet européen ?
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L’objectif de Frédéric Baldan ? Obtenir, par voie judiciaire, les fameux SMS échangés en 2021 entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, le big boss de Pfizer. Selon le New York Times, von der Leyen et Bourla ont négocié entre eux – alors que la première ne disposait d’aucun mandat pour ce faire – le plus gros contrat jamais signé par la Commission européenne : 35 milliards d’euros pour 1,8 milliard de doses de vaccins anti-Covid-19. Un contrat signé en mai 2021 entre la Commission et le laboratoire pharmaceutique. Selon les informations qui ont filtré, les vaccins coûtaient 15,50 euros la dose au départ, avant d’être portés à 19,50 euros, selon le Financial Times. Non mandatée, la présidente de la Commission aurait-elle de surcroît mal négocié avec Pfizer au détriment des Etats membres de l’UE, et donc des contribuables européens dont Frédéric Baldan s’érige, d’une certaine manière, en représentant ?