Epidemie coronavirus Stade 2, en quoi cela consiste ? Mais vu l'incapacité notoire des pouvoirs publics à prévenir au stade 1 les risques de contamination, on peut douter de leur compétentes pour la suite, stade 3 inévitable nous dit on déjà ! de
Vers un stade 3 ?
Le ministre de la Santé en est persuadé, le passage de la France au stade 3 de l'épidémie est désormais inévitable.
Annulations d’événements, écoles fermées… Des mesures correspondant au stade 2 de l’épidémie de coronavirus ont été annoncées ce samedi par le ministère de la Santé.
Il s'agit, selon le ministre de la Santé, d'une « nouvelle étape de l'épidémie franchie » dans l'Hexagone. Vendredi soir, le pays a été placé au « stade 2 » de l'épidémie de coronavirus, sur une échelle qui en comprend trois, a annoncé Olivier Véran. Qu'est-ce que cela signifie concrètement? Le Parisien fait le point.
Il existe trois paliers d'épidémie en France. Ils ont été élaborés après la pandémie de H1N1, qui a notamment touché la France en 2009, et font partie d'un plan créé pour faire face à une éventuelle pandémie grippale. Matignon précise que ces stades concernant le Covid-19 sont identiques à ceux liés à la grippe et le Premier ministre s'est voulu rassurant : « Le passage d'un stade à l'autre ne doit pas les inquiéter », a déclaré Édouard Philippe, jeudi, en soulignant que « chaque stade appelle des réponses différentes et adaptées ».
Stade 1 : « empêcher le virus »
Depuis les prémices de la propagation du virus et jusqu'à vendredi donc, la France se trouvait au premier stade de la pandémie. Jeudi, le Premier ministre a défini ce palier comme étant le moment de l'épidémie où « le virus n'est pas en circulation générale dans la population ». Lors de ce premier stade, l'objectif est d' « empêcher le virus d'entrer sur le territoire national », a résumé ce samedi le ministre de la Santé. Il faut donc bloquer les cas isolés qui seraient détectés. C'est ce qui a été fait lors de la découverte de six contaminations à Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie, début février.
Selon le document de préparation au risque épidémique du Covid-19, diffusé par le ministère de la Santé aux établissements de santé et médecins libéraux, au stade 1, les autorités se chargent d'identifier le plus précocement possible des patients suspects, notamment s'ils reviennent d'une zone de circulation du virus, comme la Chine, épicentre du Covid-19. Il faut ensuite traiter ces cas lorsqu'ils sont avérés et les placer en confinement, ainsi que retracer leur activité récente, afin d'identifier les personnes avec qui ils ont été en contact et les traiter si besoin. Les autorités mobilisent également les aéroports internationaux et les ports, chargés de vérifier l'état de santé des voyageurs.
Stade 2 : empêcher la propagation
Depuis vendredi, la donne a changé. Le pays a franchi le stade 2 de l'épidémie, car on compte des foyers de contamination, aussi appelé clusters, sur le territoire français. Ce samedi, le ministre de la Santé a annoncé que la France recense désormais 73 cas d'infections, dont 59 hospitalisations et deux morts. Les deux clusters se situent dans deux départements, l'Oise, où 18 personnes ont été infectées dans cinq communes, et en Haute-Savoie, où on dénombre six contaminations dans la commune de la Balme-de-Sillingy.
Les mesures de détection et de traitement de patients malades restent les mêmes, mais à ce stade, « la stratégie sanitaire consiste à freiner l'introduction du virus sur le territoire national et freiner sa propagation par des mesures d'endiguement », détaille le document du ministère de la Santé. Comme pour le stade 1, tous les patients classés comme « cas possibles » et avérés doivent être pris en charge dans des établissements de santé habilités pour le virus Covid-19.
Des mesures sont aussi prises dans les zones de contaminations. Dans les six communes de l'Oise et de Haute-Savoie concernées, les rassemblements sont interdits et les écoles fermées et le ministre a appelé les habitants à effectuer le moins de déplacements possible. À l'échelle nationale, le ministère a également annoncé l'annulation d'événements regroupant plus de 5000 participants dont le semi-marathon et le carnaval d'Annecy afin d'éviter d'éventuels contacts entre des populations saines et d'autres malades.
Les services du 15 et du Samu doivent d'ores et déjà créer « un dispositif de montée en puissance de (leurs) capacités », note le document du ministère, afin d'être en mesure de répondre à une augmentation des appels entrants et des affaires liées au Covid-19. Il est demandé à chaque établissement qui dispose d'un Samu de pouvoir être capable de répondre à un triplement des appels.
Vers un stade 3 ?
Le ministre de la Santé en est persuadé, le passage de la France au stade 3 de l'épidémie est désormais inévitable. Ce palier est déclenché lorsque le virus circule activement sur le territoire et il s'agit alors d'atténuer sa propagation. La stratégie ne vise plus des prises en charge individuelles, mais « une logique d'action collective », pointe le document du ministère de la Santé, en évitant une saturation du système. Tout le système de santé français (médecine de ville, établissements de santé et établissements médico-sociaux) « doit pouvoir agir en mobilisant l'ensemble des ressources qu'ils sont en capacité de déployer », afin de « pouvoir participer au diagnostic et à la prise en charge des patients Covid-19 », notamment en les plaçant en quarantaine.
En clair, même les médecins de ville doivent pouvoir assurer une prise en charge ambulatoire de patients les moins préoccupants et permettre au maximum d'effectuer des soins à domicile, afin d'éviter l'engorgement des hôpitaux. Les établissements de santé non habilités à gérer des patients atteints du Covid-19 pourraient aussi être mobilisés, afin de prendre en charge certains malades présentant des formes moins graves du virus.
Il faut, dès le stade 2, prévoir et pallier un éventuel futur manque de personnels soignants, susceptible de provoquer une crise sanitaire inédite dans le pays. Car une autre épidémie, grippale cette fois, touche aussi la France. Son pic « est derrière nous, mais il y a encore beaucoup de personnes malades, y compris dans nos hôpitaux », a souligné ce samedi le ministre de la Santé, ajoutant qu'il est important que « les deux événements ne se télescopent pas ». « Nous ne sommes pas sûrs d'y arriver mais nous faisons tout pour réussir », a-t-il aussi estimé le ministre.