Découvert en Bretagne, un champignon menace de décimer les forêts françaises!
ENVIRONNEMENT L’Anses a émis un bulletin d’alerte afin de surveiller la propagation du phytophthora ramorum
—

- Un champignon a ravagé une forêt en 2017 dans le Finistère.
- Depuis, les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme pour prévenir les risques d’épidémie.
- Le Phytophthora ramorum a déjà causé de gros dégâts ailleurs dans le monde, comme aux Etats-Unis ou en Angleterre.
Phytophthora ramorum. Voici le nom d’un champignon redoutable qui pourrait bien faire des ravages dans certaines forêts françaises. Le danger est bien réel comme l’atteste l’avis publié cette semaine par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les risques que présente « cet agent phytopathogène ».
C’est en mai 2017 que le Phytophthora a été détecté pour la première fois en France dans la forêt des Monts d’Arrée (Finistère). A l’époque, un agent de l’Office national des forêts avait eu la désagréable surprise de découvrir des mélèzes du Japon frappés par la maladie sur une cinquantaine d’hectares.
« La cime des arbres avait bruni et toutes les aiguilles étaient tombées en même temps », indique Philippe Reignault, directeur du laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses. Saisie par le ministère de l’Agriculture, l’agence a réussi, après des analyses poussées, à identifier le coupable au nom savant.
Le champignon a déjà sévi en Californie et en Grande-Bretagne
Avant de faire parler de lui en France, le Phytophthora ramorum a déjà fait des ravages ailleurs dans le monde. Il a notamment décimé une population de chênes au milieu des années 1990 aux Etats-Unis avant de s’en prendre à des plantations de mélèzes du Japon à partir de 2009 en Grande-Bretagne. C’est sur ce même résineux qu’a donc été détecté le parasite en Bretagne, entraînant l’abattage de tous les arbres malades.
Depuis la détection de ce premier foyer, les autorités sanitaires multiplient les surveillances afin de détecter d’éventuels nouveaux foyers. En Bretagne bien sûr où les mélèzes du Japon sont assez nombreux mais aussi en Normandie, dans le Limousin ou dans les Cévennes. « Ce sont des régions avec un climat tempéré, particulièrement favorable au développement de ce champignon », souligne Philippe Reignault. Les experts s’interrogent également sur la vulnérabilité de certaines autres espèces. « Il y a des inquiétudes sur le châtaignier », précise-t-il.
Des recommandations pour éviter l’épidémie
Sur le qui-vive, l’Anses ne compte pas laisser l’épidémie s’installer. Elle a ainsi listé une série de mesures et formulé des recommandations pour surveiller et éradiquer le Phytophthora ramorum. « On préconise d’arrêter de planter des espèces de mélèzes dans les régions où il y a un risque », indique Philippe Reignault. Les contrôles vont également être renforcés dans les pépinières et les jardineries, le champignon étant particulièrement friand des plants de rhododendrons.