Prisons: Des députés veulent faire payer aux détenus leur incarcération! Rapport avec les gilets jaunes emprisonnés? Pas pour Benalla en tous cas..
Ils ont déposé une proposition de loi visant à ce que chaque détenu verse 20 euros par jour de détention à la collectivité.
Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen veulent faire payer les détenus. Avec sept autres députés, dont trois de l’UDI, le président de Debout la France et la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN), ont déposé le 3 octobre dernier, nous apprend Le Figaro, une proposition de loi « visant à instaurer une contribution obligatoire aux frais d’incarcération des détenus ».
Dans ce texte, disponible intégralement sur le site de l’Assemblée nationale (et à consulter ici), Dupont-Aignan, Le Pen, Louis Aliot, Bruno Bilde, Emmanuelle Ménard notamment, proposent, pour mieux financer de nouvelles places de prison, d’en faire payer les dépenses de fonctionnement « par les détenus eux-mêmes à l’instar d’autres pays comme les Pays-Bas, le Danemark, certains cantons suisses et la Californie notamment ». L’objectif est « d’alléger le coût de fonctionnement des prisons pour le contribuable, et, en même temps, responsabiliser et réinsérer les détenus par le travail ».
Les députés proposent donc de faire payer au minimum 20 euros par jour à chaque détenu. Soit 20 % du coût d’une journée de détention, et l’équivalent du forfait hospitalier.
Pour permettre à chaque détenu de débourser 600 euros par mois, les députés proposent de « rétablir l’obligation de travailler en prison », supprimée par une loi de 1987. Et, en attendant la loi qui rétablira ce devoir de travail, ils envisagent de ponctionner les biens propres du détenu, ou ceux de sa famille s’il est mineur.
Si, en 2012, seuls 24 % des détenus travaillaient pendant leur temps d’incarcération, c’est moins du fait de leur volonté que du nombre d’entreprises intéressées à créer des ateliers dans les prisons, et d’une rémunération dérogatoire. Et, en moyenne, un prisonnier salarié touche 350 euros par mois. Loin des 600 euros envisagés par la proposition de loi.