Décidément en France, on pourrait croire à un paradis fiscal pour les grosses sociétés ! Après Amazon, Apple, IKEA, c’est AIRBNB qui est en ligne de mire! Et pendant ce temps là, nous devons toujours faire plus d’efforts ! Posted by Carolyonne89
Publié le :
Lundi 07 Août 2017 – 11:53
Mise à jour :
Lundi 07 Août 2017 – 12:07

Airbnb réalise des millions d’euros de chiffre d’affaires en France, le deuxième plus gros marché du géant de la location entre particuliers sur Internet (10 millions de voyageurs par an), mais ne paye qu’un montant d’impôts dérisoire. Selon une révélation du Parisien – Aujourd’hui en France de ce lundi 7, l’entreprise n’aurait payé que 92.944 euros au Fisc français pour l’exercice 2016. Un chiffre supérieur aux quelque 70.000 euros de 2015 mais tout de même ridicule au regard de son chiffre d’affaires en France, estimé à plus de 60 millions d’euros.
Une situation rendue possible par un habile système d’optimisation fiscale dont sont familiers les géants du Net. Airbnb est en effet immatriculé dans le petit Etat américain du Delaware, à la fiscalité très avantageuse, et à son siège sociale européen en Irlande pour les mêmes raisons, à l’image de Google.
Or les filiales irlandaises qui facturent les clients ne sont pas imposables en France. La filiale hexagonale de la société, la SARL Airbnb France, ne s’occupe elle que du marketing et de la promotion de la marque dans le pays. Son chiffre d’affaires annuel et son niveau d’imposition ressemblent donc d’avantage à celui d’une PME quand la valeur boursière d’Airbnb se chiffre en milliards d’euros.
Airbnb assume totalement cette stratégie. L’entreprise se défend cependant en évoquant la richesse parallèle créée en France par les touristes qui utilisent son service (restaurants, divertissements, transports, visites). Un impact économique que la compagnie estime à 6,5 milliards d’euros en 2016.
Le Fisc français avait déjà tenté de récupérer plus d’un milliard d’euros auprès de Google. Mais la justice avait reconnu son impuissance à exiger l’imposition de ces sommes qui transitent par l’Irlande. Une taxe (surnommée « taxe Google ») avait même été proposée en amendement au Budget 2017 pour contrer le phénomène. Mais le Conseil constitutionnel l’avait rejetée arguant que « le législateur ne peut laisser aux services de Bercy le soin de choisir les contribuables qui doivent ou non entrer dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés ».
La lutte contre l’optimisation fiscale semble donc ne pouvoir se faire qu’à l’échelle de l’Europe. « Nous nous battrons, au niveau européen, pour une taxe sur le chiffre d’affaires réalisé dans nos pays pour des prestations de service électronique » a promis Emmanuel Macron durant la campagne. Il faudra cependant vaincre les réticences des états membres qui sont des paradis fiscaux pour les entreprises, notamment l’Irlande et le Luxembourg.
Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr